«La nouvelle Messe est en
contradiction avec le concile de Trente; c’est énorme, mais c’est
pourtant la pure vérité, aussi déplaisante soit-elle.»
Ainsi parla Alfredo, Cardinal Ottaviani. Sous trois Pontificats
successifs, il avait servi à la tête du Saint Office, le tribunal
romain chargé d’extirper l’hérésie et de sauvegarder l’intégrité
de la Foi catholique. En septembre 1969, parut sous sa signature
un texte sur le Novus Ordo Missae, promulgué par Paul VI en avril
précédent; il y dénonçait, en substance, la nouvelle liturgie
comme gravement contraire à la doctrine catholique.
Quiconque a été de près ou de loin en contact, pendant un certain
temps, avec le mouvement traditionaliste, a entendu parler de ce
petit travail, aussi remarquable que prophétique, connu sous le
nom de Bref Examen Critique de la nouvelle Messe.
Depuis quelque années déjà, il m’a été donné de constater qu’au
moins dans les pays de langue anglaise, le Bref Examen jouissait
parmi les catholiques traditionalistes d’un statut à peu près
comparable à celui du Kapital de Karl Marx chez les communistes:
tout le monde s’y réfère, peu se sont donnés la peine de le lire,
et quelques-uns seulement l’ont véritablement compris.
Cette situation tient, à mon avis, pour une large part aux défauts
de la traduction anglaise; l’abondance des citations et des termes
techniques laissés sans explication en font un texte peu
intelligible au laïc moyen. Certains passages sont rendus sans
raison sous une forme elliptique, et le style garde quelque chose
d’étranger.
Les prêtres eux-mêmes s’y retrouvent difficilement. L’un d’eux me
dit un jour à moitié sérieusement qu’il aurait bien aimé voir
quelqu’un se charger de traduire la traduction. Un autre m’avoua
qu’il pensait n’avoir compris que la moitié de ce qu’il avait lu.
On ne peut que déplorer une telle situation. Les questions des
nouveaux venus à la Messe traditionnelle, celles d’un public en
quête d’informations sur ces «traditionalistes marginaux»* que
nous sommes, ne doivent pas rester sans réponse; quel meilleur
exposé justificatif pourrions-nous leur donner, que celui du
Cardinal Ottaviani lui-même ?
Il y a plus : toute une jeune génération a maintenant grandi dans
la fréquentation de la Messe traditionnelle. Pour éclairer à ses
yeux le pourquoi et le comment de notre travail, rien de tel qu’un
retour à nos sources — c’est à dire au Bref Examen.
Sur ces considérations je me décidai en décembre 1990 à
entreprendre une nouvelle traduction, avec l’ambition de rendre à
la fois avec précision et dans un anglais correct et clair le sens
de l’original italien, en fournissant des références facilement
accessibles dans le monde anglo-saxon et de manière plus
compréhensible au lecteur moyen.
La tâche s’avéra énorme et demanda six mois complets — un temps
pris ça et là au milieu d’une multitude d’occupations pastorales —
au terme desquels je suis heureux d’annoncer une parution
prochaine; le lecteur jugera par lui-même si les six mois ont été
bien employés.
Par ailleurs, il m’a semblé utile de faire précéder le texte d’une
préface éclairant les circonstances historiques dans lesquelles il
fut composé, et soulignant son actualité toujours brûlante après
une vingtaine d’années.
Ce travail m’a permis notamment de recueillir une nouvelle
information relative à la controverse déclenchée en 1969, et aux
moyens obliques employés par les novateurs pour calmer les
appréhensions des conservateurs. Bien qu’une diffusion assez large
en soit prévue aux États-Unis, certaines observations m’ont semblé
pouvoir intéresser des prêtres d’autres parties du monde — la
revue Sacerdotium m’a donc paru un véhicule idéal pour apporter à
mes amis et confrères quelques nouvelles informations sur un texte
que nous nous accordons tous à reconnaître comme essentiel à la
compréhension des dangers de la révolution liturgique.
LA GENESE DU BREF EXAMEN
Le Consilium ad exequendam Constitutionem de Sacra Liturgia fut
fondé en 1963 par Paul VI pour mettre au point la réforme
liturgique conformément aux directives du concile Vatican II
(1962-1965); cet organisme élabora donc un nouvel Ordo liturgique,
promulgué par Paul VI le 3 avril 1969.
Ce n’est pas sous appréhension que les conservateurs — bientôt
appelés «traditionalistes» — accueillirent cette promulgation; au
terme de cinq ans de continuelles innovations liturgiques, il
apparaissait que chacune d’entre elles avait été un pas de plus
vers le protestantisme et le progressisme des théologiens acharnés
à subvertir l’Église de l’intérieur. De prime abord, le nouvel
Ordo apparut comme le couronnement de cette évolution; mais que
faire?
A ce moment intervinrent deux membres de l’aristocratie romaine,
Vittoria Cristina Guerrini et Aemilia Pediconi; elles
connaissaient bien le Cardinal Ottaviani, alors retiré de ses
fonctions de Préfet du Saint Office, et bénéficiaient de larges
entrées au Vatican et dans plusieurs cercles ecclésiastiques
influents. Grâce à leurs relations, ces deux dames parvinrent à
constituer un petit groupe de théologiens, liturgistes et pasteurs
susceptibles de préparer une étude sur le contenu du Novus Ordo.
Le Cardinal Ottaviani accepta de réviser le travail — on ne
saurait préciser exactement dans quelle mesure il y avait
participé — et se chargea de le présenter à Paul VI.1
Le groupe se réunit plusieurs fois en avril-mai 1969. La tâche de
préparer le texte approprié échut à un théologien et philosophe
dominicain, le R.P. M.L. Guérard des Lauriers, alors professeur à
l’Université Pontificale du Latran, à Rome. Travaillant à partir
de ses notes en français, le R.P. Guérard dicta un texte à V.C.
Guerrini, qui le traduisit instantanément en italien.2
Le fruit de ces travaux fut le Breve Esame Critico del Novus Ordo
Missae (Bref Examen Critique du Novus Ordo Missae), connu dans les
pays de langue anglaise sous le titre The Ottaviani Intervention.
A la requête de Mgr. Marcel Lefebvre, qui avait résilié quelques
temps auparavant ses fonctions de Supérieur Général des Pères du
Saint-Esprit, le Père Guérard traduisit le texte en français.3
Le Cardinal Ottaviani composa pour sa part, une lettre à Paul VI
défendant le point de vue du Bref Examen. Les organisateurs
espéraient qu’un grand nombre d’ecclésiastiques de haut rang
signeraient avec le Cardinal — Mgr Lefebvre parla de 600 Évêques4
Un tel consensus, supposé réalisé, aurait vraisemblablement obligé
Paul VI à modifier substantiellement ou même à refondre le Novus
Ordo Missae.
De mai à septembre, les organisateurs obtinrent l’accord de
principe d’une douzaine de Cardinaux, et notamment du Cardinal
Arcadio Larraona, ancien Préfet de la Sacrée Congrégation des
Rites. Après avoir consacré plusieurs jours à une étude attentive
du Bref Examen, le Cardinal Ottaviani signa sa lettre
d’approbation le 13 septembre 1969.
Les jours suivants, cependant, une imprudence compromit gravement
l’aboutissement du projet. Le Bref Examen ne devait être rendu
public qu’un mois après que le groupe des Cardinaux l’ait remis à
Paul VI; un prêtre traditionaliste français prit l’initiative de
le publier immédiatement. Cette parution prématurée semble avoir
effrayé la plupart des signataires potentiels.5
Il en fallait davantage, toutefois, pour ébranler la résolution du
Cardinal Antonio Bacci. Cet éminent latiniste était à l’époque
membre des Congrégations romaines pour les Religieux, pour la
Canonisation des Saints et pour l’Éducation Catholique. En 1967,
il avait écrit une préface louangeuse à un ouvrage accusant la
réforme liturgique de trahir la doctrine tridentine, et traitant
le Cardinal Lercaro chef du Consilium, de «réincarnation de
Luther»6. Antonio Bacci signa la lettre le 28 septembre. Le
lendemain, lettre et Bref Examen étaient remis à Paul VI.
LE CONTENU
Dénoncer dans le Novus Ordo Missae un foisonnement de graves
erreurs doctrinales, et plus précisément une remise en cause de la
doctrine catholique sur la Messe définie par le concile de Trente
: tel fut le propos essentiel des auteurs du Bref Examen.
Renonçant d’emblée à traiter exhaustivement des multiples
difficultés soulevées par la nouvelle Messe, ils annonçaient leur
intention d’en mettre simplement en évidence les déviations les
plus caractéristique, entre autres:
• La nouvelle définition de la Messe comme «assemblée», plutôt que
comme sacrifice offert à Dieu.
• La suppression des passages exprimant la doctrine catholique —
constamment récusée par les protestants — selon laquelle à la
Messe on offre satisfaction à Dieu pour les péchés.
• La réduction du rôle du prêtre à des fonctions proches de celles
d’un pasteur protestant.
• La négation implicite de la Présence réelle et de la
Transsubstantiation.
• La transformation de la Consécration, action sacramentelle, en
une simple présentation narrative de l’histoire de la dernière
Cène.
• L’atteinte portée à l’unité de Foi ecclésiale par la
multiplication des options proposées.
• L’emploi dans l’ensemble du nouveau rite d’un langage ambigu et
équivoque, qui ouvre la voie à de multiples déviations.
Le réquisitoire porte d’une part sur le Novus Ordo lui — même et,
d’autre part, sur l’Institutio generalis Missalis Romani, document
de 341 paragraphes comprenant les rubriques explicatives pour
l’utilisation du nouveau rite et l’exposé des principes
théologiques sur lesquels il se fonde. Ce dernier texte se
trouvera tout spécialement au coeur de la polémique qui va suivre.
LA RÉACTION DU VATICAN
En divulguant inopinément l’existence du Bref Examen et les
circonstances de sa composition, la presse catholique
conservatrice jeta un certain trouble au Vatican.
Paul VI avait reçu en 1968 une copie de l’Institutio generalis 7,
et approuvé personnellement chaque détail du nouvel Ordo. Pourtant
le 22 octobre 1969 il envoya le Bref Examen à la Congrégation pour
la Doctrine de la Foi, requise par lui de porter un jugement sur
les critiques formulées.8
Le 12 novembre 1969 la Congrégation répondit par une lettre au
Secrétariat d’État. Mgr Annibale Bugnini, secrétaire du Consilium,
prétend dans ses Mémoires que l’Institutio generalis fut trouvée
conforme à la doctrine de l’Église mais nous laisse pratiquement
dans l’ignorance du contenu de la lettre, en se contentant d’en
citer une seule phrase.9
A la réflexion, une telle réserve nous paraît quelque peu
déplacée. Ailleurs dans ses volumineux Mémoires (ouvrage de plus
de 1000 pages), Bugnini n’hésite pas à faire figurer de larges
extraits de documents défendant l’orthodoxie du nouveau rite. Si
réellement la Congrégation pour la Doctrine de la Foi avait jugé
toutes les observations du Bref Examen absolument infondées, il
est clair que Bugnini n’aurait certainement pas hésité à faire
état du texte complet de la réponse.
Début novembre, le Consilium se réunit à Rome. Les participants
constatèrent que «certains points de l’Institutio generalis
faisaient difficulté, en particulier dans l’article VII»10 — à
savoir: la définition de la nouvelle Messe. On remarquera
l’euphémisme employé, au moment ou une certaine presse commençait
à parler du Novus Ordo comme de la «Messe hérétique.»
Le 18 novembre 1969 le Consilium publiait une brève déclaration
sensée «clarifier» le sens de l’Institutio generalis 11 Pour parer
aux objections du Bref Examen, le texte incriminé se voyait dénier
toute finalité doctrinale, et caractériser comme exclusivement
pastoral — une thèse rééditée plus tard en toute bonne foi
d’ailleurs, par quelques défenseurs de la Nouvelle Messe.
Tactiquement la manoeuvre était habile, un document «non
doctrinal» étant supposé pouvoir faire bon marché d’un stricte
conformité à la doctrine catholique.
Et pourtant, quelques temps avant la polémique soulevée autour du
Bref Examen, c’est un tout autre langage que tenaient les membres
de la sous-commission préconciliaire chargée directement de
l’élaboration du Novus Ordo. Selon Mgr Bugnini et le R.P. Peter
Coughlan l’Institutio generalis devait traiter de «principes
théologiques»12, constituer une «explication théologique
complète»13 du nouveau rite, décrire la nouvelle Messe «d’un point
de vue doctrinal»14 ou même servir d’«introduction à caractère
doctrinal.»15
Ainsi, de l’aveu des responsables eux-mêmes, aucun doute n’est
plus possible: l’Institutio generalis a bien été initialement
conçue comme un exposé des principes doctrinaux et théologiques
qui sous-tendent le Novus Ordo : la déclaration du Consilium du 18
novembre 1969 relève de la pure imposture.
Dans son discours prolixe, prononcé lors de l’audience générale du
19 novembre 1969, Paul VI tenta également de dissiper les
appréhensions sur l’orthodoxie de la nouvelle Messe.16 Appliquées
au nouveau rite tel qu’il a été réellement promulgué, ces paroles
son un véritable défi au respect élémentaire de la vérité. A en
croire le «Pape», la substance de la Messe serait restée
inaltérée, et le nouveau rite refléterait l’enseignement
traditionnel de l’Église tout aussi infailliblement que l’ancien;
mais aucune référence précise au texte lui-même ne vient étayer
cette affirmation, aussi vague que péremptoire.
On lit dans le même discours de Paul VI, que le nouveau rite «met
un terme aux incertitudes» et même «nous ramène à l’uniformité de
rites et d’attitudes qui caractérise l’Église catholique.» Or, il
suffit d’une lecture cursive de l’Institutio generalis ou d’une
simple visite dans une paroisse le dimanche pour constater que la
liturgie promulguée par Paul VI se prête à une infinité d’options
et d’adaptations, exactement à l’opposé de toute «uniformité de
rites et d’attitudes.»
Revenons cependant au Cardinal Ottaviani. Lui-même ne reçut jamais
aucune réponse écrite de Paul VI. 17 Fin novembre, on dut
l’hospitaliser par suite d’une rechute du mal qui le laissait
périodiquement aveugle. Dans son Journal, il note que l’audience
du 7 décembre suivant débuta «dans un climat un peu tendu, après
la réception de la lettre signée par Bacci et moi — même sur la
nouvelle Messe.»18
Cette audience devait influer sensiblement sur la conduite adoptée
par le Cardinal: à dater de ce jour, il aura l’obligation de
s’abstenir de toute intervention publique relative à sa position
sur la nouvelle Messe. Dans son Journal à la date du 8 janvier
1970 on lit «En Allemagne petite histoires au sujet de ma
déclaration sur la nouvelle Messe» puis un seul mot: «Silence....»
Emilio Cavaterra, auteur d’un ouvrage basé sur le journal
d’Ottaviani, interprète ces quelques mots comme l’esquisse d’un
geste d’impuissante protestation contre un silence imposé de
haut.19
Il importe de garder ces circonstances à l’esprit pour considérer
maintenant comment, les mois suivants, on tenta d’annuler l’impact
du Bref Examen en le dissociant de la personnalité de son auteur.
LE BREF EXAMEN A-T-IL ÉTÉ DÉSAVOUÉ
PAR SON AUTEUR?
En février 1970 un prêtre français, Dom Gérard Lafond, publiait
une apologie de la nouvelle Messe intitulée Note doctrinale sur le
Novus Ordo Missae; on y lisait entre autres que le Cardinal
Ottaviani était l’auteur de certains passages du Novus Ordo : ceux
— là même qui étaient contestés par le Bref Examen — dont on lui
avait vraisemblablement dissimulé le contenu réel. Aucune preuve
n’était fournie à l’appui de ces allégations.20
Le mois suivant Dom Lafond publia en fac-similé une lettre que le
Cardinal lui aurait écrite le 17 février 1970. De cette lettre, il
ressort :
• que le Cardinal aurait pris connaissance de la Note doctrinale;
• que, non content de l’approuver, il aurait félicité Dom Lafond
pour la dignité de son langage;
• que sa lettre à Paul VI aurait été publiée sans son aveu;
• que les discours de Paul VI des 19 et 26 novembre auraient mis
fin définitivement à ses hésitations touchant le Novus Ordo Missae
;21
Nous parlons de cette lettre au conditionnel; peut-on suspecter
l’authenticité?
Dans la Note doctrinale figurent des calomnies manifestes à
l’égard du Cardinal;22 elles font paraître étrange une éventuelle
approbation de sa part.
La lettre du 17 février insinue que le Bref Examen aurait été
publié sans l’aveu du Cardinal; or cette autorisation fut donnée
par lui personnellement, en fait, à deux reprises: en octobre
1969, puis après la parution de la lettre du 17 février — et, qui
plus est, à deux personnes différentes.23
Dans son livre sur le Journal d’Ottaviani, Emilio Cavaterra ne
fait nullement état de la lettre du 17 février; cet auteur
s’efforce pourtant d’«expliquer» les hésitations d’Ottaviani sur
le nouveau rite; supposée authentique, cette lettre lui aurait
fourni l’argument rêvé pour prouver que le Cardinal n’avait plus,
dès lors aucune inquiétude.
Plus remarquable encore : le même Cavaterra rapporte avoir
interviewé Mgr Gilberto Agustoni, secrétaire du Cardinal, qui
s’efforça de le dissuader de souscrire au Bref Examen ; durant
cette conversation Mgr Agustoni ne fit aucune allusion à cette
lettre, pourtant toute à l’avantage de sa thèse — à l’en croire le
Cardinal aurait toujours montré une «attitude positive»24 à
l’égard de la réforme.
Rien de plus suspect, par ailleurs, que le rôle du dit Mgr
Agustoni. Lui même signataire de la Note doctrinale, il avait
toute intérêt à s’assurer l’approbation du Cardinal; ce point n’a
pas échappé à quelques auteurs traditionalistes, qui remarquèrent
dès 1970 que, le Cardinal Ottaviani étant dès cette époque
aveugle, lui faire signer frauduleusement une lettre n’était qu’un
jeu d’enfant pour son secrétaire.
De prime abord, l’affirmation semble un peu osée; mais depuis
1970, plusieurs faits intéressants ont été mis au jour, qui
permettent de mieux cerner la personnalité de Mgr Agustoni:
• Ce prélat faisait partie du Consilium et, de concert avec le
Cardinal Gut, NN.SS. Paul Philippe et Annibale Bugnini, il
approuva la version finale des nouvelles prières eucharistiques25
— textes mentionnés dans le Bref Examen comme contraires à la
doctrine catholique.
• Le 12 septembre 1969 il entra à la Sacrée Congrégation pour le
Culte Divin,26 organisme responsable de la mise en oeuvre de la
réforme liturgique. Sa nomination à ce poste précéda d’un jour
l’approbation du Bref Examen par le Cardinal Ottaviani dans sa
lettre à Paul VI.
• Parmi les douze membres du dixième groupe d’études de la section
du Consilium immédiatement responsable de l’élaboration du Novus
Ordo, on découvre un certain Père Luigi Agustoni,27 qui n’est
autre que le frère de Mgr Gilberto Agustoni...
...et pour terminer, fait capital: le 22 mai 1966 trois membres du
Consilium envoyaient à Paul VI un Memorandum long et détaillé,
proposant un nouvel Ordo liturgique à peu près identique à celui
qui devait être promulgué en 1969; ce texte contenait déjà tous
les éléments dénoncés plus tard par le Bref Examen; il avait été
préparé par Mgr Bugnini, Mgr Anton Hanggi et...Mgr Gilberto
Agustoni.28
Ceci étant, on comprend aisément l’intérêt que Mgr Agustoni
pouvait avoir à tenter d’arracher au Cardinal un désaveu du Bref
Examen. Il est facile d’imaginer le secrétaire faisant signer une
lettre au Cardinal aveugle en le trompant sur son contenu; on a vu
des choses plus étranges, après tout, dans l’histoire du
Vatican...
En 1970, ces faits étaient encore inconnus; une controverse fut
pourtant entamée sur l’authenticité de la lettre du 17 février.
Jean Madiran, éditeur du périodique français Itinéraires, accusa
publiquement Mgr Agustoni d’avoir obtenu la signature du Cardinal
par des moyens douteux. Peu après l’intéressé résiliait ses
fonctions de secrétaire.29
Quoi qu’on ait pu conjecturer de toutes ces circonstances, deux
points sont incontestables:
• L’inébranlable fermeté du Cardinal Bacci, second signataire de
la lettre à Paul VI, ne fait aucun doute : il n’a jamais été
question, à son sujet, de rétractation, ni même d’un simple
changement de position.
• Le Vatican lui même ne fit jamais état de la lettre du 17
février30, et prit les accusations du Bref Examen suffisamment au
sérieux pour mettre à l’étude une autre parade.
UN «CLIMAT DE SUSPICION»
Lorsqu’en avril 1969, PAUL VI promulgua le Novus Ordo, il restait
encore à compléter, dans le Missel, les diverses prières propres à
chaque dimanche et à chaque fête. Par la constitution apostolique
Missale Romanum le «Pape» donnait force obligatoire au nouveau
Missel à partir du 30 novembre 1969; mais la controverse provoquée
par le Bref Examen contraignit le Vatican à ajourner la
publication, le temps d’élaborer une réponse aux objections31 —
lesquelles, comme le dit un liturgiste, «firent naître un climat
de suspicion concernant les fondements théologiques du Novus Ordo
Missae .»32 Au choeur des protestations, le Vatican dut opposer
fermeté et ténacité.
La Sacrée Congrégation pour le Culte Divin demanda à Paul VI de
défendre Motu proprio la rectitude doctrinale de la nouvelle
Messe; mais le «Pape» suggéra finalement l’insertion d’une préface
explicative au nouveau Missel. Le 14 février 1970 Paul VI
rencontrait Bugnini; il fut alors décidé que la préface défendrait
la conformité du nouveau Missel à la tradition et l’identité de
doctrine entre ancien et nouveau Missel.33
UNE PRÉFACE DE CIRCONSTANCES «A
PORTÉE VRAIMENT ÉPHÉMÈRE»
L’édition définitive du Missel parut en mars 1970. L’Institutio
generalis y était précédée d’une préface de huit pages aux
apparences plutôt «tridentines,» comme on pouvait s’y attendre,
les liturgistes ne cessant d’affirmer à qui voulait l’entendre
qu’elle «garantissait l’orthodoxie doctrinale de la nouvelle
Messe.»34
Laissons là ces illusions; il est clair que l’auteur de la préface
fut chargé d’une tâche absolument irréalisable: expliciter par la
théologie traditionnelle un rite fondé sur des principes
entièrement étrangers à la tradition.
Les interprétations traditionnelles de la préface ne pourront
qu’être récusées par des éléments du nouveau rite lui même. Par
exemple:
• Selon la préface la nouvelle Messe exprime «constamment»
l’enseignement du concile de Trente sur le caractère sacrificiel
de la Messe; mais à l’appui de cette assertion on n’a pu citer que
deux phases extraites des Prières Eucharistiques III et IV35, et
qui peuvent difficilement passer pour un rappel «constant» de
l’enseignement tridentin. De l’absence de telles formule dans la
Prière II, on peut d’ailleurs conclure logiquement qu’en cas
d’utilisation de cette prière, le Novus Ordo n’exprime pas le
caractère sacrificiel de la Messe. C’est là précisément un point
traité par le Bref Examen.
• Dans la nouvelle Messe, Présence réelle et Transsubstantiation
seraient clairement manifestées par «le sentiment et l’expression
extérieure de souverain respect et d’adoration que l’on trouve au
cours de la liturgie eucharistique.»36 Paroles ô combien
édifiantes... mais il suffit d’examiner le nouveau rite pour
constater la disparition de la plupart des marques externes de
révérence envers la Saint Sacrement. Ainsi qu’il est noté dans le
Bref Examen, toutes les génuflexions sauf trois, ont été
supprimées, le Saint Sacrement est relégué dans l’ombre à
l’extérieur de la nef, la génuflexion, a disparu pour la
Communion, de même qu’à peu près toutes les manifestations de foi
en la Présence réelle.
• Le Bref Examen jugeait le texte de la nouvelle Messe contraire à
la doctrine catholique sur le sacerdoce : la préface rétorque en
renvoyant le lecteur à la nouvelle préface de la Messe chrismale
du Jeudi Saint37. A vrai dire, cette dernière n’est célébrée
qu’une fois par an, et seulement par l’Évêque diocésain; la encore
en peut difficilement voir une réaffirmation «constante» de la
doctrine catholique. Du reste, loin de réaffirmer le sens
traditionnel du sacerdoce, le texte cité semble plutôt renvoyer à
la notion de «sacerdoce des fidèles»38, d’origine nettement
protestante.
Bien d’autres exemples pourraient encore éclairer le caractère
fallacieux des explications de la préface.39 Les conservateurs
partisans du Novus Ordo se réfèrent fréquemment à ce document,
sensé authentifier le nouveau rite par rapport à la doctrine
constante de l’Église sur la Messe. Une telle confiance apparaît
tragiquement déplacée, dès lors que l’on confronte ces apparences
pieusement traditionnelles avec la triste réalité quotidienne du
nouveau rite.
Le Père Crichton, liturgiste anglais et partisan enthousiaste des
réformes, nous semble avoir eu le mot de la fin lorsqu’il
caractérisa la préface comme «un texte de controverse destiné à
réfuter les critiques du Novus Ordo, et par conséquent, à portée
vraiment éphémère.»40
LA «CLAIRVOYANCE DES RÉVISEURS»
Les critiques du Bref Examen relatives à l’Institutio generalis
n’occasionnèrent pas seulement la publication de la préface de
mars 1970 : l’Institutio generalis fut elle-même révisée. Le
Consilium, pourtant, nia toujours obstinément que la première
Institutio generalis ait contenu des erreurs. Des modifications
furent introduites par un tour de passe-passe verbal.
Il s’agit en l’espèce, du texte intitulé Présentation 41, au
langage tellement contourné qu’on le croirait sorti tout droit du
«Ministère de la vérité» de George Orwell. Sa ligne doctrinale —
si l’ on peut dire — est en gros la suivante:
• Quelques points de l’Institutio generalis «n’ont pas été
exprimés clairement, vue la difficulté de prendre en compte
simultanément tous les éléments.»
• Les protestations contre le nouveau rite «procèdent d’un préjugé
contre tout ce qui est nouveau; dépourvues de fondement, elles ne
valent pas la peine qu’on s’y arrête.»
• En définitive, le Consilium lui même, ayant examiné l’Institutio
generalis, n’y a trouvé «aucune raison de modifier l’agencement
des parties, ni erreur doctrinale.»
• En conséquence, «les corrections dont il s’agit sont en fait peu
nombreuses.»
La liste des passages concernés couvrait seize pages42; il
s’agissait naturellement de ceux que le Bref Examen avait
stigmatisés comme protestants.
Le procédé, remarque le Père Crichton, est évident: à chaque
expression incriminée, il s’agit de juxtaposer ce que nous
appellerons, pour faire court, une formule «tridentine».43
Quelques exemples illustreront la méthode des réviseurs:
• Le Bref Examen avait critiqué la nouvelle définition de la Messe
comme «assemblée.» Le Consilium répondit qu’il ne s’agissait pas
d’une définition, mais d’une simple description, et le passage
contesté de l’Institutio generalis fut très légèrement remanié en
fonction de la nouvelle interprétation. Mieux à «la Cène du
Seigneur ou Messe» autre point sensible — on substituait «la Cène
ou Messe du Seigneur.» Aussi bien, là où la définition initiale
présentait essentiellement la Messe comme un mémorial, la nouvelle
version ajoute : «ou sacrifice eucharistique.»44
A l’ancienne Institutio, le Bref Examen reprochait son omission de
la notion de Transsubstantiation; la nouvelle parle donc du
«Christ» comme «présent substantiellement et en permanence sous
les espèces eucharistiques»45; mais à cette «présence du Christ»
l’Institutio generalis en superpose d’autres : présence dans
l’Écriture, dans l’assemblée, dans le ministre; en sorte que ces
diverses «présences» apparaissent comme équivalentes. Le terme de
Transsubstantiation, si désagréable aux protestants, est toujours
absent.
• Les auteurs du Bref Examen montraient comment le rôle du prêtre
avait été réduit à celui d’un simple «président d’assemblée.»
L’action du prêtre «in persona Christi» réapparaît dans la
nouvelle Institutio46, mais la conception d’une Messe «offerte» ou
«célébrée» par l’assistance reste sous-jacente à toute
l’Institutio. Plus caractéristique encore : dans d’autres
passages, le prêtre est appelé «président» ou désigné comme «celui
qui préside.»
Dans cette concession de quelques éléments de terminologie
traditionnelle, beaucoup ont voulu voir une mise au point
rassurante : c’est encore actuellement le point de vue de nombreux
conservateurs conciliaires. L’insuffisance radicale des
corrections apportée a pourtant été clairement mise en relief,
tant par les travaux de Rama P. Coomaraswamy47 que par ceux
d’Arnaldo Xavier da Silveira48
Nous pouvons maintenant évaluer l’importance réelle des
changements apportés à l’Institutio generalis, et s’ils doivent en
quelques manière modifier notre jugement sur le Novus Ordo.
L’observation du Père Crichton nous fournit, en la matière, un
indice majeur : sur chacun des passages cités plus haut, les
réviseurs se contentent de plaquer une expression tridentine dans
un rapport d’équivalence avec le vocable novateur correspondant;
les deux séries de termes apparaissant comme interchangeables,
semblent indiquer au lecteur une possibilité d’option entre les
deux définitions de la Messe :
• Soit un Sacrifice propitiatoire, offert par un prêtre consacré à
cette fin et dans lequel Jésus Christ devient substantiellement
présent sous les apparences du pain et du vin (c’est la
Transsubstantiation).
• Soit une Cène — assemblée, concélébrée par l’assistance et son
président, Jésus-Christ étant présent dans le pain et le vin de la
même manière que parmi les assistant et dans la lecture des
Saintes Écritures.
Est-ce forcer le sens obvie de l’Institutio generalis de 1970 que
de dire que, quelles qu’en soient les formules traditionnelles,
elle nous éloigne toujours de la doctrine de Trente au bénéficie
du protestantisme? La réponse figure dans un article rédigé cinq
ans plus tard par un membre du Consilium, l’Abbé Emil Joseph
Lengeling:
«Une théologie sacramentelle orientée vers l’oecuménisme apparut
dans l’Institutio generalis du Missel de 1969...En dépit de la
nouvelle édition de 1970, rendue nécessaire par les attaques
réactionnaires, — mais qui évita le pire grâce à la clairvoyance
des réviseurs — l’Institutio generalis nous distancie
définitivement des théories sacrificielles post-tridentines, et
s’accorde avec les compromis signalés dans maint document inter
confessionnel de ces dernières années.48
UN TEXTE SANS PORTÉE PRATIQUE
Au terme de ces développements sur les métamorphoses de
l’Institutio generalis, une question vient naturellement à
l’esprit : cette controverse a-t-elle amené Paul VI à changer
quelque chose du Novus Ordo lui-même dans le sens d’une théologie
plus «tridentine»?
De fait, il n’en sera aucunement question. Jamais les variations
terminologiques de l’Institutio generalis n’occasionneront la
moindre modification dans les prières ni dans les rubriques du
Novus Ordo. La refonte de l’Institutio generalis apparaîtra donc
très vite comme un pure concession de principes, sans aucune
incidence sur la pratique liturgique effective. Un tel travail est
comparable à celui d’un architecte qui, contraint par l’évidence
des lois physiques d’admettre que sa construction ne pourra pas
tenir debout, se contenterait d’en modifier les plans, sans
toucher à la réalisation elle même.
Il faut y insister : L’Ordo Missae actuellement utilisé en
paroisse est identique à celui de 1969; ses fondements
théologiques — fondements œcuménistes et antitridentins, comme
s’en félicitait le Père Lengeling — sont donc, autant que jamais,
ceux de l’Institutio generalis de 1969.
CONCLUSION
En substance, ces quelques réflexions sur l’histoire et
l’importance du Bref Examen Critique nous ont permis de dégager
les points suivants:
• La publication définitive du nouveau Missel de Paul VI fut
retardée d’environ six mois par la démarche des Cardinaux et la
polémique qui suivit sur le Novus Ordo et l’Institutio generalis
de 1969.
• A cette époque, le Consilium prétendait que l’Institutio
generalis répondait à un objectif beaucoup pratique ou pastoral
que doctrinal : une contrevérité manifeste, puisque ceux-là même
qui étaient directement impliqués dans l’élaboration du Novus Ordo
avaient par avance caractérisé l’Institutio generalis comme un
texte doctrinal et théologique.
• On a soutenu que le Cardinal Ottaviani avait, dans une lettre du
17 février «rétracté» sa position sur le Novus Ordo. Un ensemble
de circonstances suffisamment convergentes indique pourtant que,
si le Cardinal a jamais signé cette lettre, cette signature lui
fut extorquée frauduleusement. Les motifs de suspicion désignent
tous le secrétaire du Cardinal, Mgr Gilberto Agustoni, comme étant
très probablement l’auteur de cette manoeuvre. Ce prélat ayant par
ailleurs pris une part importante à l’élaboration du Novus Ordo,
avait à la fois le motif et l’opportunité d’agir ainsi.
• En réponse aux critiques du Bref Examen, Paul VI ordonna
l’insertion dans le Missel définitif d’une préface tendant à
démontrer l’orthodoxie du nouveau rite; ce fut peine perdue, vue
la rareté significative des passages du Novus Ordo susceptibles
d’étayer cette thèse.
• Le Consilium, publia d’autre part une version révisée de
l’Institutio generalis : cette oeuvre de pure opportunité
s’explique exclusivement par la nécessité de parer aux critiques
du Bref Examen. Pour ce faire, la nouvelle Institutio generalis
fut composée dans un style équivoque, mêlé d’interférences entre
les deux conceptions de la Messe : la catholique et la protestante
ou néo-moderniste, présentées comme équivalentes; une telle
ambiguïté ne pouvait être qu’intentionnelle.
• Les observations du Bref Examen ne visaient pas seulement
l’Institutio generalis, mais tout autant le nouveau rite lui-même.
Celui-ci ne fut pourtant aucunement modifié. L’Institutio
generalis de 1969 était dénoncée comme répudiant implicitement la
doctrine catholique sur la nature sacrificielle de la Messe, le
rôle du prêtre, la Transsubstantiation et bien d’autres points; or
c’est ce premier document, et nul autre, qui renferme l’énoncé des
principes basiques du rite à ce jour en usage dans l’Église
conciliaire.
Je ne voudrais pas mettre le point final à cet article, sans
dédier à ceux de mes lecteurs dont l’office est précisément de
célébrer la Messe traditionnelle une ultime réflexion : le jour ou
cédant à la tentation de ne plus voir dans le Bref Examen qu’un
respectable document historique, nous en arriverions à négliger sa
diffusion, il s’imposerait alors, plus que jamais, d’en revenir au
jugement des liturgistes subversifs eux-mêmes, qui ont trouvé et
trouvent encore en lui l’occasion d’un âpre débat. Prenons garde :
quelles que soient les apparences, c’est toute l’imposture d’une
soi-disant non contradiction entre nouveau rite et doctrine
catholique, que démasque le petit livre.
Dans ses Mémoires, parues en 1982 — treize ans après le Bref
Examen — Mgr Bugnini s’efforce obstinément et laborieusement de
laver la prétendu réforme liturgique de toute accusation
d’hétérodoxie. A temps et à contre temps, explicitement ou
implicitement, chacun de ses arguments nous ramène inéluctablement
au Bref Examen.
Le cas n’est pas unique. La même année le R.P. Carlo Braga C.M.
«second» de Bugnini au Consilium, et auteur de l’Institutio
generalis néo-moderniste de 1969, rédigea un article sur la
prétendue orthodoxie de la réforme.49 A lire ses arguments forcés,
il est clair qu’il ne s’agissait de rien d’autre que d’exorciser
le spectre encore gênant du Bref Examen.
Il serait aisé, mais fastidieux, de multiplier de tels exemples.
Qu’il nous suffise de discerner les véritables mobiles de ces
hommes à remettre sans cesse à l’ordre du jour les questions
soulevées par le Bref Examen : ce sont ceux-là même qui devraient
nous presser d’en faire plus grand cas, et de le faire connaître à
nos fidèles comme la pierre de touche de ce que fut véritablement
la Messe de Paul VI : «une incalculable erreur» — l’expression est
du Bref Examen lui-même.
BIBLIOGRAPHIE
DOCUMENTS OFFICIELS:
Documents on the Liturgy 1963–1979; conciliar, papal and curial
texts, traduits et présentés par l’«International Committee on
English in the Liturgy», Collegeville, Liturgical Press, 1982.
Paul VI Allocution à l’audience générale du 19 novembre 1969, sur
la publication prochaine du Nouvel Ordo; DOL 1757–1759.
*Missale Romanum ex decreto Sacrosancti Oecumenici Concilii
Vaticani II instauratum, auctoritate Pauli PP VI promulgatum: Ordo
Missae; Rome, Imprimerie Polyglotte Vaticane, 1969.
*Missale Romanum auctoritate Pauli PP VI promulgatum; première
réédition. Rome Imprimerie Polyglotte Vaticane, 1971.
*Missel Romain français de 1974 Paris, Desclée-Mame, 1974
Sacrée Congrégation pour le Culte Divin :
*Présentation Edita instructione sur les modifications introduites
dans l’Institutio generalis, mai 1970; DOL 1371.
*Déclaration Institutio generalis Missalis Romani du 18 novembre
1969 à l’occasion de la deuxième édition de l’Ordo, et clarifiant
l’Institutio generalis; DOL 1368–1370.
*«Institutio generalis Missalis Romani » seconde édition, 26 mars
1970; dans Paul VI : Missale Romanum de 1970, pp. 19–92.
Traduction anglaise DOL 1391–1731.
*Variationes in «Instructionem generalem Missalis Romani inductae»
Notitiae n°6 (1970) pp. 177–190.
Sacrée Congrégation des Rites (Consilium) : «Institutio generalis
Missalis Romani » première édit., 6 avril 1969. Dans Paul VI
Missale Romanum de 1969 :Ordo Missae pp. 13–76 . DOL 1391–1731
(avec, en notes, les variantes entre la première édition et
l’Editio typica altera de 1975).
AUTRES SOURCES
Carlo Braga c.m.: Punti qualificanti della IGMR, dans P. Jounel
etc. Liturgia opera divina e umana, Rome, Edizioni Liturgiche,
1982.
Annibale Bugnini c.m.: Decima sessio plenaria «Consilii» Notitiae
n°4 (1968) pp. 180–184.
*La Riforma liturgica (1948-1975) Rome, Edizione Liturgiche, 1983.
*Ordo Missae et Institutio generalis Notitiae n°5 (1969) pp.
148-158
*Rapport à la Conférence Épiscopale Latino-Américaine de Medellin,
30 août 1968, Revista Ecclesiastica Brasiliera n°28 (1968) p 628.
Emilio Cavaterra : Il Prefetto del Sant’ Offizio : Le opere e i
giorni del Cardinale Ottaviani, Milan, Mursia, 1990.
Anthony Cekada : The Problems with the Prayers of the Modern Mass,
Rockford (Illinois), Edit. TAN, 1991.
Rama P. Coomaraswamy: The Problems with the New Mass,Rockford
(Illinois), Edit TAN, 1990.
Peter Coughlan. The New Mass : a Timely Useful and Intelligent
Guide to the New Mass, Cleveland, Corpus Books, 1969.
J.D. Crichton : Christian Celebration : The Mass, Londres, Edit.
Geoffrey Chapman, 1971.
Michael Davies : Pope Paul VI’s New Mass (The Liturgical
Revolution, Tome III), Dickinson (Texas), Angelus Press, 1980.
P. Jounel etc, éditeurs : Liturgia opera divina e umana,: studi
sulla Riforma Liturgica offerti a Mons. Annibale Bugnini in
occasione del suo 70° compleanno, Rome, Edizioni Liturgiche. s.d.
Emil Joseph Lengeling : Tradition und Fortschitt in der Liturgie,
Liturgisches Jahrbuch n°25 (1975) pp. 201–223.
Cardinaux A. Ottaviani et A. Bacci: Bref Examen Critique du Nouvel
«Ordo Missae» Nouvelle traduction française (avec le texte
italien) par M.L. Guérard des Lauriers O.P. Edit. Ste. Jeanne
d’Arc, Vailly-s/-Sauldre 1983.
Alessandro Pistoia C.M. : Il «proemium» et le modifiche della
«Institutio generalis» : commento, Ephemerides Litugicae n°84
(1970) pp. 241–248
Arnaldo Xavier Da Silveira : La nouvelle Messe de Paul VI : qu’en
penser ? traduction française par Cerbelaud Salagnac, Chiré en
Montreuil, DPF, 1975.
Johannes Wagner : Zur Reform des Ordo Missae : Zwei Documente,
dans Jounel pp. 267–289.
LETTRE GRATUITE
Les articles de l’abbé Cekada sont publiés dans la lettre St
Gertrude the Great Newsletter, qui peut vous être adressée, si
vous le désirez, en contactant : St Gertrude the Great Church,
11144 Reading Road, Cincinnati OH 45241, U.S.A. Téléphone :
011-33-513-769-5211.
Site internet : www.sgg.org
* En anglais «traditionalist troglodytes» (note du traducteur)
1 Cardinaux Ottaviani et Bacci, Bref Examen Critique du nouvel
«Ordo Missae» Nouvelle édition avec texte italien et traduction
française par M.L Guérard des Lauriers O.P., Vailly–s/–Sauldre,
Éditions Ste. Jeanne d’Arc, 1983 ,«Avertissement» p.5
2 Ibid. pp. 5–6.
3 Ibid. p. 7. Par suite de son implication dans le projet, le R.P.
Guérard perdit sa position au Latran; il enseigna plus tard à
Écône (Suisse), au séminaire de Lefebvre (où il fut un de mes
professeurs). Le 7 mai 1981, à Toulon Mgr. P.M. Ngo Dinh Thuc
ancien Archevêque de Hué au Vietnam, lui conféra la consécration
épiscopale – un certain nombre de prêtres traditionalistes
américains lui doivent leurs ordres – Les traditionalistes de
toutes tendances ont contracté envers lui une dette de
reconnaissance éternelle pour la part considérable qu’il a prise à
la mise au point du Bref Examen.
4 «Avertissement...» p. 7.
5 C’est du moins ce qui ressort du témoignage du Dr Élisabeth
Gerstner, résumé par Michael Davies dans Pope Paul VI’s New Mass,
Dickinson (Texas), Angelus Press, 1980, pp. 483–484.
6 Il s’agit du livre de Tito Casini La Tunica stracciata (La
Tunique déchirée) Rome, 1967.
7 Mgr. Annibale Bugnini La Riforma Liturgica 1948–1975, Rome,
Edizioni Liturgiche, 1983, p.184.
8 Ibid. p. 285.
9 «L’ouvrage intitulé Bref Examen Critique contient de nombreuses
affirmations superficielles, exagérées, passionnelles et
inexactes» Bugnini, op. cit., p 285.
10 Bugnini ,op. cit., p. 193.
11 Sacrée Congrégation pour le Culte Divin: présentation Edita
instructione, mai 1970, dans Documents on the Liturgy 1963–1979 ;
Conciliar, papal and curial texts, recueillis et présentés par
l’International Committee on English in the Liturgy, Collegeville,
Liturgical Press, 1982 (cité ci-après sous la référence : dol,
1371)
12 Mgr. A. Bugnini Decima sessio plenaria « Consilii», Notitiae,
n°4 (1968), p. 181.
13 A.. Bugnini Rapport à la Conférence Épiscopale
Latino-Américaine, 30 août 1968 Revista Ecclesiastica Brasiliera,
n°28 (1968), p.628.
14 A. Bugnini Ordo Missae et Institutio generalis Notitiae, n°5
(1969), pp. 151, 153,. Dans ses Mémoires de 1983 (La Riforma...pp.
382–383), Mgr. Bugnini répète le passage mot pour mot, sans
mention de l’auteur.
15 Peter Coughlan The New Mass: a Pastoral Guide, Washington,
Corpus, 1969, p.32.
16 Discours à l’audience générale du 19 novembre 1969, DOL
1757–1759.
17 Emilio Cavaterra : Il prefetto del Sant’ Offizio : Le opere e i
giorni del Cardinale Ottaviani. Milan , Mursia, 1990, p. 78.
18 Ibid. p.117.
19 Ibid. p.122
20 Michael Davies op. cit., .pp. 487–488
21 On trouvera le texte complet dans Davies op. cit.,. pp.
495–496.
22 M. Davies op. cit.,. p.489.
23 Voir les commentaires de Jean MADIRAN dans Davies, op. cit.,. p
491
24 Les commentaires d’AGUSTONI sont rapportés dans Cavaterra p
118.
25 Bugnini : La Riforma...p. 456.
26 Ibid. p 919.
27 Ibid. p 332.
28 Voir sur ce point Johannes Wagner Zur Reform des Ordo Missae:
Zwei Documente, dans Liturgia opera divina e umana, Rome, Edizioni
Liturgiche, 1982, pp. 263, et 267–289.
29 On trouvera le détail de cette affaire dans Itinéraires, n°142
(avril 1970) et Davies op. cit., pp. 485–492.
30 On ne trouve pas un mot sur la fameuse lettre dans les mémoires
de Bugnini, qui aurait pourtant certainement jubilé de pouvoir
claironner une rétractation du Cardinal...
31 Voir Bugnini La Riforma p 389.
32 Alessandro Pistoia CM : «Il «proemium» et le Modifiche della
«Institutio generalis»: Commento « Ephemerides Liturgicae n°84
(1970) pp. 241–242.
33 Bugnini, La Riforma, pp. 390–391.
34 Pistoia, Il «proœmium»... commento, p 244
35 Préface §2, Missel Romain français, Paris, Desclée Mame, 1974
«Préambule» p. XIV.
36 Préface, §3, Missel Romain français p XV.
37 Préface, §4, Ibid., p. XV.
38 Voir le Missel Romain de 1970, p. 241.(traduction Missel Romain
français Paris, Desclée-Mame, 1974 p. 136).
«C’est lui, le Christ qui donne à tout le peuple racheté la
dignité du sacerdoce royal; c’est lui qui choisit, dans son amour
pour ses frères, ceux qui recevant l’imposition des mains, auront
part à son ministère ». La prière évoque successivement et sur le
même plan le «sacerdoce des fidèles» et , immédiatement après,«
ceux qui, recevant l’imposition des mains, auront part à son
ministère», donnant ainsi une fâcheuse impression de confusion ou
d’assimilation.
39 Nous avons, pour notre part, réalisé une petite étude de trente
pages, sur la préface et l’Institutio generalis de 1970, qui
constituera un chapitre d’un ouvrage à paraître sur la nouvelle
Messe.
40 J.D. Crichton: Christian celebration: the Mass, Londres,
Geoffrey Chapman, 1971.
41 Sacrée Congrégation pour le Culte Divin, Présentation Edita
Instructione, mai 1970, DOL 1371.
42 Ces passages se trouvent dans les Variationes in «
Institutionem generalem Missalis Romani» Inductae, Notitiae n°6
(1970) pp. 177–193. Les versions originale et révisée sont
présentées comparativement dans Variationes praecipuae in
Institutionem Inductae, Ephemerides Liturgicae, n°84 (1970), pp.
233–240.
43 Christian Celebration, p 52.
44 «General Instruction on the Roman Missal» («Institutio
generalis Missalis Romani») première édit. (6 avril 1969) dans
Paul VI : Missale Romanum...Pauli VI promulgatum: Ordo Missae
(Rome, Imprimerie Polyglotte, 1969), deuxième édition (mars 1970)
: traduction anglaise, DOL. avec variantes entre la première
édition et l’Editio typica altera de 1975, mentionnées dans les
notes et citées ci-après sous la référence gi 7, DOL 1397;
45 gi 7, DOL 1397.
46 gi 6, DOL 1450.
47 The Problems with the New Mass, Rockford (Illinois), Éditions
TAN, 1990, pp. 69–75.
47 BIS La nouvelle Messe de Paul VI : qu’en penser?
Chiré–en–Montreuil, DPF, 1975 pp. 99–124.
48 Tradition und Fortschritt in der Liturgie, Liturgisches
Jahrbuch, n°25 (1975), pp. 218–219.
49 C. Braga C.M. : Punti qualificanti della IGMR dans Jounel pp.
243–261. Dans mon ouvrage The Problems with the Prayers of the
Modern Mass, On trouvera citées quelques–unes de ses
déclarations...qui ne représentent que la partie émergée de
l’iceberg. Dans ses articles, publiés dans des périodiques
liturgiques romains tels que les Notitiae et les Ephemerides
Liturgicae, on découvre un discours faux et ambigu qui lui permet
d’escamoter les concepts liturgiques en désaccord avec son
néo–modernisme latent. |