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Séminaire francophone aux USA
Au cours de ses différentes
visites pastorales en France, Mgr Daniel Dolan a
souvent rappelé aux jeunes hommes français la place de la France dans la
Chrétienté: elle est la Fille aînée de l'Eglise, possédant un droit d'aînesse
recueilli sur les fonts baptismaux de Reims, en 496, par Clovis. Dès lors,
chaque Francais est l'héritier de quinze siècles de catholicisme. La question
cruciale est de savoir si ces Français en sont conscients, s'ils veulent agir et
s'ils veulent continuer la Gesta Dei per Francos. Mgr Dolan rappelle que c'est
un devoir fondamental pour les Catholiques français, en tant que détenteurs d'un
héritage spirituel si glorieux, de faire don de leur vie au Christ, de protéger
la doctrine catholique, et de mener un combat incessant contre les ennemis de
notre Mère, la Sainte Eglise Catholique, Apostolique et Romaine. Et il n'est pas
de manière plus absolue pour se mettre au service du Christ, que d'offrir sa vie
et de devenir prêtre.
Cet appel aux vocations françaises par un évêque américain peut surprendre. Mais
il s'explique par le fait que le Séminaire Most Holy
Trinity compte, parmi ses professeurs et ses séminaristes, des francophones et
des Français:
-le Recteur du Séminaire, Mgr. Donald J. Sanborn, professeur de philosophe, de
théologie et d'Ecritures Saintes, parle couramment le français et connaît
parfaitement bien la culture de la France.
- M. l'abbé Anthony Cekada, professeur de droit canon et de liturgie, parle le
français.
- M. l'abbé Carlos Ercoli parle couramment le français.
- M. l'abbé Joseph Selway, professeur de latin, parle le français.
Tous les cours donnés aux séminaristes peuvent être assurés en Français.
Enseignant généralement en américain, les professeurs n'hésitent pas à changer
de langue si un problème se présente, ou bien même d'enseigner en français.
Cette pratique a déjà commencé puisque parmi les séminaristes se trouve un
Français, et que certains séminaristes américains sont francophones.
C'est ainsi qu'au séminaire on participe parfois à des
moments très français lorsque tous les francophones et les Français se
retrouvent ensemble et discutent dans la langue de Bossuet.
Les outils de travail en français ne manquent pas. Parmi les plusieurs milliers
de volumes de la bibliothèque du séminaire, se trouvent de nombreuses ouvres
françaises portant sur la théologie, la philosophie, les Ecritures Saintes,
l'Histoire, etc. Il a même été dit que cette bibliothèque possédait plus
d'ouvrages en français que d'ouvrages en anglais. C'est ainsi que l'enseignement
du français est une nécessité pour les séminaristes américains puisque le
français est une langue très couramment utilisée dans l'Eglise.
Que ce soit à la chapelle du séminaire ou à l'église paroissiale, la liturgie
est intimement liée à la France par les objets qui sont employés: la grande
majorité des calices, ostensoirs, chandeliers, vaisselle liturgique en générale
et objets du culte, proviennent de France. C'est l'honneur de la France de voir
tant de merveilles utilisées en Amérique pour le culte de Dieu. Nous possédons
en outre les restes d'un martyr français, le Bienheureux Augustin Schofler,
martyrisé en Chine. Il était originaire d'Alsace, et constitue l'exemple parfait
pour un séminariste français du sacrifice qu'un autre Français n'a pas hésité à
faire de sa vie dans une terre lointaine et étrangère.
Mais les liens avec la France sont encore plus étroits et plus forts lorsque
l'on aborde l'apostolat, et notamment celui de Mgr Dolan. Son Excellence conduit
un important apostolat sur la terre de France. Chaque venue de Son Excellence en
France est préparée au séminaire. Des liens très forts se
sont ainsi tissés avec M. l'abbé Guépin, M. l'abbé Roger, et le Père Barbara.
Cela va même au-delà des frontières de l'hexagone pour déborder sur la Belgique,
avec M. l'abbé Schoonbroodt.
Devant le caractère très francophone du séminaire Most Holy Trinity, un Français
voulant devenir prêtre ne doit pas craindre de venir en Amérique. Il y
retrouvera une partie de la France, d'autres Français, et apprendra aussi à
connaître une autre culture et un autre peuple. C'est une expérience
intéressante, et presque nécessaire: faire son séminaire dans un autre pays
permet de mieux comprendre l'universalité de la Sainte Eglise Catholique. Car si
Français et Américains ne parlent pas la même langue, ils utilisent la même
langue pour offrir le sacrifice de la Sainte Messe. De cette manière, nous
pouvons nous rendre comptent qu'avant d'être Français ou
Américains, nous sommes Catholiques d'abord, et que ce soit à Détroit ou
à Paris, la Sainte Messe est la même, la doctrine est la même, les racines sont
les mêmes.
La Divine Providence n'a pas permis qu'un séminaire s'installe en France, mais
elle a permis que le séminaire américain Most Holy Trinity devienne une sorte de
hâvre de paix francophone. Ce séminaire est installé sur une terre qui jadis
appartennt aux Rois de France, et qui portait le nom de Nouvelle France. C'est
un symbole providentiel que des Français puissent être ordonnés sur cette terre,
et, si Dieu le veut, retourner sur leur sol natal afin de faire l'ouvre de Dieu,
et de faire une France Nouvelle, une France Catholique, une France
Très-Chrétienne.
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