Benoît XVI : vrai ou
faux pape ?
Don Francesco Maria Paladino
Dans le livre "Petrus es tu
?" nous reproduisions ces phrases de Mgr Lefebvre dans J’accuse le Concile
du 27 août 1976.
« Un pape digne de ce nom et vrai successeur de Pierre ne peut pas déclarer
qu’il se donnera à l’application du Concile et de ses réformes. Il se met,
par le fait même, en rupture avec tous ses prédécesseurs et avec le Concile
de Trente en particulier ».
« ...De cette Eglise conciliaire nous ne voulons pas faire partie... Cette
Eglise conciliaire n’est pas catholique. Dans la mesure où le pape, les
évêques, prêtres ou fidèles adhèrent à cette nouvelle Eglise, ils se
séparent de l’Eglise catholique et entrent dans le schisme » .
Benoît XVI le jour après son élection a déclaré aux cardinaux :
« J’ai en particulier devant moi le témoignage de Jean-Paul II, qui a laissé
une Église plus courageuse, plus libre, plus jeune. Une Église qui, selon
son enseignement et son exemple, regarde avec sérénité le passé et qui n’a
pas peur de l’avenir. Le Grand Jubilé l’a introduite dans le nouveau
millénaire portant dans ses mains l’Evangéliaire, donné au monde actuel par
la lecture influente du Concile Vatican II. Justement Jean-Paul II a
conseillé de prendre le Concile comme ‘boussole’ pour s’orienter dans le
vaste océan du troisième millénaire. Egalement dans son testament spirituel
il a écrit : “Je suis convaincu que pendant de longues années encore, les
nouvelles générations puiseront dans les richesses que ce Concile du XX
siècle nous a accordées” ».
« Je veux donc, moi aussi, au moment d’entreprendre ce service de Successeur
de Pierre, affirmer avec force la décisive volonté de poursuivre
l’engagement de la réalisation du Concile Vatican II, sur les traces de mes
prédécesseurs et dans la fidèle continuité avec la tradition bimillénaire de
l’Église. Justement cette année, on fêtera le 40 anniversaire de la
conclusion de ces assises conciliaires (8.12.1965). Les années passant, les
documents conciliaires restent d’actualité, leurs enseignements se révèlent
particulièrement pertinents par rapport aux nouvelles instances de l’Église
et la société globale actuelle. » (…)
Dans Petrus es tu ? nous ajoutions ces remarques : « Etant donné que Paul VI
et Jean-Paul II (et maintenant Benoît XVI) ont déclaré à plusieurs reprises
qu’il fallait appliquer le Concile et ses réformes, ils ne sont pas de vrais
successeurs de Pierre . Donc, s’ils ne le sont pas, (évidemment ce sont de
faux papes), ils ne sont tout simplement pas papes. Tout comme une fausse
monnaie a l’apparence d’une vraie, elle est en réalité sans valeur. Dans les
deux cas, il y a tromperie.
Si Mgr Lefebvre ne voulait pas faire partie de cette église conciliaire,
c’est parce qu’elle n’est pas catholique, comme il le disait lui-même. Or
comment peut-on reconnaître les autorités de cette église conciliaire comme
la véritable autorité de l’Eglise ? Et en effet, Mgr Lefebvre disait : “dans
la mesure où le pape, les évêques, prêtres ou fidèles adhèrent à cette
nouvelle Eglise, ils se séparent de l’Eglise catholique et entrent dans le
schisme”. Or “le pape, (la plupart d’entre) les évêques, prêtres ou fidèles
adhèrent à cette nouvelle Eglise, (donc) ils se séparent de l’Eglise
catholique et entrent dans le schisme” ».
Aujourd’hui 21 Avril 2005 il n’y a rien à ajouter si non que les musiciens
changent mais la musique reste la même.
-----------------------------------------------------------------------------------------
1 Dans le même livre,
soulignons ces passages :
«Pourquoi ce titre J’accuse le Concile ! ? Parce que nous sommes fondés à
affirmer, par des arguments tant de critique interne que de critique
externe, que l’esprit qui a dominé au Concile et en a inspiré tant de textes
ambigus et équivoques et même franchement erronés n’est pas l’Esprit-Saint,
mais l’esprit du monde moderne, esprit libéral, teilhardien, moderniste,
opposé au règne de Notre-Seigneur Jésus-Christ.
Toutes les réformes et orientations officielles de Rome sont demandées et
imposées au nom du Concile. Or ces réformes et orientations sont toutes de
tendance franchement protestantes et libérales.
C’est dès le Concile que l’Eglise, ou du moins les hommes d’Eglise occupant
les postes-clés, ont pris une orientation nettement opposée à la Tradition,
soit au Magistère officiel de l’Eglise.
|
Quelques citations
extraites de Joseph Ratzinger, "Principes de la théologie catholique",
Téqui, 1985...
par NM (sur
sedevacantisme - tradition catholique)
"Gaudium et spes" ?
"L'attitude de réserve critique à l'égard des forces déterminantes du monde
moderne devait être effacée par une insertion résolue dans leur mouvement."
"Lumen gentium" ?
"Le signe d'égalité [entre le Corps mystique et l'Eglise catholique] n'est
pas mathématique, car l'Esprit-Saint ne peut être ramené de force à un signe
mathématique, même là où il s'attache et se donne concrètement [...] Le
caractère pleinement concret de l'Eglise ne signifie pas que tout le reste
ne puisse être que non-Eglise."
"Unitatis redintegratio" ?
"L'exigence maximale [et donc à rejeter] de l'Occident [entendez : l'Eglise
Romaine] à l'égard de l'Orient serait de demander une reconnaissance de la
Primauté de l'Evêque de Rome, selon toute l'étendue définie en 1870, et la
soumission à une pratique de cette primauté telle que celle acceptée par les
Uniates."
"L'exigence maximale de l'Eglise catholique [et non plus de l'Occident...] à
l'égard du protestantisme serait celle de regarder les ministères
ecclésiastiques des protestants comme nuls et d'exiger tout simplement la
conversion au catholicisme."
"Que le catholique ne mise pas sur la dissolution des confessions et sur la
décomposition de la réalité ecclésiale qui se trouvent dans le monde
protestant, mais tout à l'inverse, qu'il espère un renforcement et un
approfondissement de la confession et de la réalité ecclésiale."
"Dignitatis humanae" et toujours et encore "Gaudium et spes" ?
"Le texte joue le rôle d'un contre-Syllabus dans la mesure où il représente
une tentative pour une réconciliation officielle de l'Eglise avec le monde
tel qu'il était devenu depuis 1789."
Pas de retour en arrière !
"Cela implique qu'il ne peut y avoir de retour au Syllabus, lequel pouvait
bien être un premier jalon dans la confrontation avec le libéralisme et le
marxisme naissant [voilà pour l'enterrement de première classe] mais ne peut
être le dernier mot. Ni les embrassades [pan sur les progessistes] ni le
ghetto [pan sur les intégristes] ne peuvent résoudre durablement pour le
chrétien le problème du monde moderne [tous au centre avec Vatican II !]. Il
reste que le "démantellement des bastions" que Hans Urs von Balthasar
réclamait déjà en 1952 était effectivement un devoir pressant."
|